nunca mass
la disparition
Membre de l'Oulipo, Georges Perec considérait que les contraintes formelles sont un puissant stimulant pour l'imagination. Il a donc choisi dans ce roman l'utilisation du lipogramme pour écrire une œuvre originale, dans laquelle la forme est fortement liée au fond. En effet, la disparition de cette lettre e est au cœur du roman, dans son intrigue même ainsi que dans son interrogation métaphysique, à travers la disparition du personnage principal, au nom lui-même évocateur : Anton Voyl. Le lecteur suit les péripéties des amis d'Anton qui sont à sa recherche, dans une trame proche de celle du roman policier. Absence, vide, manque, virginité, silence, énigme, tels sont les thèmes principaux de ce livre fondé sur le jeu et le défi technique, au service d'une écriture extrêmement souple et littéraire.
Les thèmes de la disparition et du manque sont extrêmement liés à la vie personnelle de Georges Perec, particulèrement la perte de sa mère déportée lorsqu'il avait sept ans.
Il est à noter que cette même technique littéraire fut utilisée par Ernest Vincent Wright dans son roman Gadsby, publié en 1939. Ce roman ne semble pas avoir été traduit en français.