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Hédo
22 mars 2012

hédo formation

P1220830

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Types d'« action psychologique »

ou de « guerre psychologique » :

+Désinformation 

+propagande (tracts jetés par avion, affiche - voir par exemple, lors de la Seconde guerre mondiale, l'Affiche rouge, etc.) ;

+renseignement (interrogatoires utilisant, si besoin est, la torture, laquelle est aussi utilisée pour saper le moral de la population en la terrorisant ; l'historienne Raphaëlle Branche, auteure d'une thèse sur la torture pendant la guerre d'Algérie, écrit ainsi, parlant de la bataille d'Alger :

+Infiltration des maquis et de la direction de la guérilla via le « retournement » de membres de la guérilla, opéré par l'obtention d'avantages, par des techniques de lavage de cerveau et parfois dans des camps de rééducation (une méthode appelée bleuite pendant la guerre d'Algérie) ;

+Couvre-feu (permet de pratiquer des arrestations à domicile) ;

+Quadrillage (dispositif de protection urbaine du colonel Trinquier lors de la « bataille d'Alger » ; opération Indépendance décrétée par l'armée argentine dans la province de Tucumán au début de la « guerre sale », etc.).

+Formation de groupes spécialisés :

+création de patrouilles mobiles, largement autonomes, opérant en dehors de tout cadre judiciaire (« escadrons de la mort » arrêtant ou enlevant les suspects - desaparecidos -, avant de les interroger dans des centres de détention clandestins (la villa Susini à Alger ; la villa Grimaldi à Santiago de Chili ; le Garage Olimpo ou l'ESMA à Buenos Aires ; les sites noirs de la CIA ou les « détenus fantômes ») et ensuite de les exécuter - parfois en se débarrassant des corps : « crevettes Bigeard » ou « vols de la mort » - de les retourner ou, rarement, de les remettre aux autorités judiciaires) ;

+formation de groupes armés anti-guérilla au sein de la population (milices et groupes paramilitaires).

À titre d'archétype, lors de la guerre d'Algérie, le préfet Serge Barret signe le 7 janvier 1957, sur ordre du ministre résident Robert Lacoste, une délégation de pouvoir au général Massu, disposant que « sur le territoire du département d'Alger, la responsabilité du maintien de l'ordre passe, à dater de la publication du présent arrêté, à l'autorité militaire qui exercera les pouvoirs de police normalement impartis à l'autorité civile..

Massu est chargé par ce décret :

« d'instituer des zones où le séjour est réglementé ou interdit ; d'assigner à résidence, surveillée ou non, toute personne dont l'activité se révèle dangereuse pour la sécurité ou l'ordre public ; de réglementer les réunions publiques, salles de spectacle, débits de boissons ; de prescrire la déclaration, ordonner la remise et procéder à la recherche et à l'enlèvement des armes, munitions et explosifs ; d'ordonner et autoriser des perquisitions à domicile de jour et de nuit ; de fixer des prestations à imposer, à titre de réparation des dommages causés aux biens publics ou privés, à ceux qui auront apportés une aide quelconque à la rébellion. »

+Concept de « pression dissuasive »    

Le concept de « pression dissuasive » correspond à la nécessité de gérer au mieux la « pacification » en « tâche d’huile ». Celle-ci repose en effet sur la constitution de zones sécurisées et génère donc une mosaïque de territoires différenciés selon leur niveau de sécurité pour les insurgés. Lors des opérations de ratissage puis d’installation au cœur des zones peuplées, il y a un temps incompressible pendant lequel les forces contre-insurgés ne peuvent immédiatement poursuivre leur progression, notamment sur les zones adjacentes.

Il est donc nécessaire de harceler les zones de refuge et de préparation des insurgés pour l’empêcher de profiter de la faiblesse temporaire de la contre-insurrection dans les aires géographiques où sa présence est moindre. À terme, ces opérations de harcèlement préparent la prochaine étape de la « tâche d’huile » en érodant les capacités ennemies (destruction de caches d’armes, démantèlement de réseaux, interdiction des voies de communication, etc.) Pour cela, les forces de police accompagnent l’action militaire, soit en première ligne (si l’insurgé ne se montre pas ouvertement), soit dans la continuité des militaires.

Sur le plan opératif, ce procédé tactique permet donc d’atteindre l’objectif de confinement de l’organisation insurgée. En effet, en limitant la liberté de manœuvre de l’ennemi entre ses zones refuges, ses zones de préparation et ses zones opérationnelles (mais aussi entre plusieurs sanctuaires), le harcèlement parfait l’action de séparation d’avec la population qui se tient simultanément dans les régions en cours de « pacification ».

Sur le plan stratégique, la « pression dissuasive » doit donc conduire à la désagrégation de l’insurgé. En effet, il est non seulement privé de l’initiative, mais également de structure coordonnée.

Exemples

La manipulation et l'infiltration des maquis du FLN (une méthode appelée bleuite inventée par un officier parachutiste français, le capitaine Paul-Alain Léger, qui déclenchera plus tard une véritable campagne de purges jamais connues dans les rangs des combattants des wilayas.)

La prise de contrôle et la manipulation des groupes islamiques armés (GIA) au cours de la guerre civile algérienne par le département du Renseignement et de la Sécurité.

Les opérations de la catégorie de l'opération Restore Peace III visant à obtenir la réconciliation entre les insurgés et le gouvernement durant la guerre d'Irak

Le gouvernement du président américain Bush a, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, légalisé le recours à des interrogatoires violents.

 

Bibliographie

Roger Trinquier, La Guerre moderne, éditions La Table ronde, Paris, 1961.

Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions] (La Découverte, 2004)

Gabriel Périès, David Servenay, Une guerre noire, Découverte, 2007

Georges-Henri Bricet des Vallons (dir.), Faut-il brûler la contre-insurrection ? , Choiseul éditions, 2010

 

 


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