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Hédo
28 septembre 2012

hédo brouillon

brouillon

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Depuis toujours Jo Brouillon est dans la pein(tur)e. Pour sa seconde exposition personnelle Sous La Tente, nous évoquons de grands formats ; il déroule à même le sol deux papiers géants peint de frais, puis m’en montre en chantier un troisième fixé au mur. Des duos, des échanges, des constellations, du trait, des aplats, des couleurs lisses qui disent toutes seules leur vérité, là par une robe vermillon ou un noir dense comme les abysses rêvées, une pelouse ou l’ensemble des brins d’herbe sont des merveilles et là Jo en profite pour pétiller : - « Celle là ! Ce n’est pas encore ça, je vais en faire une immense, un paysage pour… sur les vitres… » 

Vous ne pouvez pas savoir comme cette phrase est merveilleuse quand on aime la peinture.

J’ai rencontré Joël Godefroy un jour, puis s’est imposé plus tard Jo Brouillon, puis Jo, tout court. Aujourd’hui je ne suis toujours pas heureux et un brin contrarié de ne pas voir cet homme sillonner avec son travail la planète. Jo s’attache au paysage, il s’intègre à cet espace du dedans de la ville, de son quartier. Il dit : le Monoprix comme je disais jadis Le Monoprix, et parle de campagne comme un garde champêtre des rêves, en suspension… comme les meilleures choses. Alors que je rêve stupidement NYC pour lui.

Il me semble que le temps passe et aujourd’hui dans son atelier appartement, Jo n’est pas le même. Un temps bonifié. Je vois les choses se penser, se poser, se dessiner, se recadrer, se perfectionner, s’embellir, se mesurer, sans se respectabiliser, sans s’anéantir, sans se découdre, ni se déliter. Je le vois unique, plus vrai encore etfragmenté comme un disque dur qui renifle la poussière. Une peinture, un dessin, un assemblage sont une histoire de fragments. Dans chaque fragment on va lire, - et de chaque lecture et la précision de son trait - qu’il s’amuse à contrarier encore, comme pour nous avertir inconsciemment de la révolte des objets qui s’alignent en de curieux cadavres de souvenirs et de récupérations ; pour raconter des histoires nouvelles et enchanter les amants de l’art.     

Jo la Peinture. L’avenir d’une création réside, - je crois être en train de vivre cet instant précisément -  non pas dans ce que nous pourrions imaginer et prendre pour un effort dans un domaine particulier, mais ailleurs, en cultivant ce qu’il est intelligible d’entendre comme une suite inéluctable de faits poétiques ; tous en chapelets venus de nous. Des profondeurs de notre petite et grande histoire. Jo Brouillon est pour cela transformé en archéologue dans son chantier. Les fouilles ont commencé et le travail va prendre encore et encore, non pas du retard, mais selon la pertinence de ses rencontres intérieures, un long moment.

De la traversée des regards, à celle des destinées. La sienne. Un fragment.

Christophe Massé 30 août 2012

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